Maïeusthésie : pourquoi ce nom ?

Maïeusthésie. Pourquoi un tel néologisme... assez imprononçable ?


« Ce nom est apparu comme une nécessité afin d’échapper à la dénomination “méthode Tournebise” qui commençait insidieusement à apparaître vers 1999, explique Thierry. Le nom a été choisi à partir du grec “maieutikê” (art d’accoucher) et “aisthésis” (sensibilité). Maïeusthésie est donc un néologisme qui définit la sensibilité aux processus “d’accouchement” de soi-même puis, en communication, une qualité d’ouverture à autrui. »

Nous avons tous en mémoire des bribes de maïeutique abordée en cours de philo. Socrate utilisait un procédé pédagogique fondé sur le questionnement qui amenait l’élève à «accoucher» de la vérité détenue par son esprit à son insu. Au regard de l’accouchement de soi proposé par la maïeusthésie, la maïeutique fait figure de manipulation mentale ! Il ne s’agit pas ici de faire accoucher l’autre, au forceps, d’une certaine idée de la vérité, mais de l’assister délicatement dans le processus spontané de déploiement de soi. Cette poussée naturelle vers la conscience de ce qui était en gestation se manifeste souvent, comme pour l’accouchement physique, par des douleurs, que nous appelons « symptômes » ou « problèmes ».

En maïeusthésie, et c’est l’un des aspects novateurs de cette approche, un symptôme n’est pas perçu comme un mal à combattre, corriger ou éliminer (« on ne guérit pas une femme de sa grossesse », sourit Tournebise), mais comme un signal émis par une part de notre psyché appelant à être rencontrée en vue d’être réhabilitée et intégrée.

« Le symptôme n’est pas là “à cause de” mais “spécialement pour” », insiste-t-il spécialement pour permettre cette réhabilitation dont naîtra l’apaisement.


Le symptôme ne disparaît pas parce qu’il est « guéri », mais parce qu’il a cessé « d’être nécessaire ». Quel bouleversement !

Extrait de « Maïeusthésie, un nouveau paradigme en psychothérapie », NEXUS N°103, mars-avril 2016

Roland COYAC

31 juillet 2020

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